Conformité RSE : quand les emballages deviennent la boussole des usines

06 novembre 2025

Face à la multiplication des réglementations (PPWR, REP, CSRD…), Apolline Herbinet nous explique comment une donnée packaging maîtrisée permet de piloter la durabilité, au même titre que la performance ?

Comment les industriels transforment les obligations RSE en levier d’agilité et de transparence

Les réglementations se multiplient, les attentes sociétales se renforcent, et les chaînes d’approvisionnement deviennent plus complexes à maîtriser.

Pourtant, dans de nombreuses usines, le suivi des emballages et de leurs impacts environnementaux reste encore manuel, dispersé, parfois approximatif.

Et si la conformité, plutôt qu’un fardeau, devenait un outil de pilotage de la performance durable ?

C’est la conviction d’Apolline Herbinet, experte RSE chez delaware, qui accompagne depuis plusieurs années les industriels dans la mise en œuvre de démarches responsables ancrées dans leurs opérations.

« Les obligations RSE sont souvent perçues comme une contrainte. Mais en réalité, elles révèlent les zones d’inefficience dans l’organisation : les silos de données, les pertes de traçabilité, les reporting manuels. » 
« Lorsqu’on les aborde sous l’angle de la donnée, elles deviennent un formidable levier de transformation. »
Apolline Herbinet, experte RSE chez delaware

De la conformité à la connaissance : un nouveau standard industriel

En France, les entreprises de plus de 500 collaborateurs doivent désormais établir leur bilan carbone.

À l’échelle européenne, la directive PPWR sur les emballages*, la CSRD sur le reporting extra-financier* et la CSDDD sur le devoir de vigilance* imposent de suivre, tracer et justifier chaque étape du cycle de vie des produits et de leurs emballages.

Ces réglementations exigent une granularité de données inédite : origine des matériaux, taux de recyclabilité, taxes plastiques, empreinte carbone par lot, ou encore conformité des fournisseurs aux normes sociales et environnementales.

Mais au-delà de la mise en conformité, cette traçabilité fine offre une opportunité : mieux comprendre sa propre chaîne de valeur.

Connaître les flux, mesurer les impacts, détecter les leviers d’efficacité : la donnée RSE devient une boussole opérationnelle.

L’emballage, indicateur clé de durabilité

Qu’il s’agisse d’un emballage primaire (contact alimentaire), secondaire (logistique) ou tertiaire (transport), chacun véhicule une information essentielle.

« L’emballage est le point de convergence entre la production, la logistique et la conformité. » 
« C’est aussi un indicateur de maturité digitale : si vous êtes capables d’en suivre la composition, la recyclabilité et la performance en temps réel, vous maîtrisez déjà votre empreinte industrielle. »
Apolline Herbinet

Dans les faits, beaucoup d’entreprises gèrent encore les taxes plastiques ou les taux de recyclabilité « au forfait » — faute de données consolidées. En d’autres termes, de nombreux industriels déclarent « à la hausse » quitte à payer plus de taxes pour ne pas payer les amendes. Le constat global : des coûts plus élevés, des marges rognées et un pilotage à vue.

Mais celles qui ont déjà structuré leurs données s’en sortent mieux : elles peuvent mesurer précisément leur empreinte, anticiper les taxes et démontrer leurs progrès avec rigueur.

La donnée, clé de la performance durable

La plupart des acteurs industriels ne manquent pas de bonne volonté, mais de visibilité.

Les informations RSE sont souvent éclatées entre les achats, la qualité, la supply chain et les finances. Derrière ces enjeux de conformité et de transparence, un même défi : celui de la donnée.

Prenons un exemple simple : une brosse à dents.

Son empreinte ne dépend pas seulement du plastique qui la compose, mais aussi du film d’emballage, du carton de regroupement, du contenant de transport, et du trajet effectué jusqu’au point de vente.

Comment relier les informations issues des fournisseurs, de la production et du reporting dans un seul flux maîtrisé ?

Sans consolidation, impossible d’avoir une vision fiable des indicateurs carbone, énergie, eau ou transport. C’est là que l’ERP moderne, repensé pour les enjeux RSE, entre en jeu.


« La clé, c’est d’avoir un système capable de relier l’impact à la performance »


« Savoir qu’un emballage coûte X euros et émet Y kilos de CO₂, c’est ce qui permet d’arbitrer en connaissance de cause »


En centralisant ces données dans un ERP, il devient possible de calculer automatiquement le taux de plastique global, d’anticiper la taxe associée, et même de simuler les effets d’une réduction de matière ou d’un changement de fournisseur.

Autre cas : un fabricant de plats préparés souhaitant réduire de 20 % le plastique dans ses barquettes. Grâce à une modélisation dans SAP ERP Cloud, il visualise immédiatement l’impact sur le coût, la supply chain et les taxes, tout en gardant la conformité au PPWR européen.

Chaque nouvelle norme oblige à revoir les flux, les nomenclatures, les échanges fournisseurs — et souvent, à repenser le système d’information. Et si les entreprises doivent prouver la traçabilité de leurs approvisionnements, ce sont aussi ces nouvelles exigences qui les poussent à sécuriser leurs filières, à mieux connaître leurs fournisseurs et à renforcer leur résilience pour mieux assurer leur futur.

La conformité comme réflexe d’usine

Ces exemples illustrent une tendance de fond : la contrainte réglementaire devient un moteur d’innovation interne.

Certaines entreprises ont commencé à modéliser le taux de plastique contenu dans leurs produits et leurs emballages, à simuler les impacts d’un changement de matériau, ou à tester la réduction du poids des contenants pour compenser l’empreinte du transport.

D’autres développent des plans d’action proactifs : si l’emballage d’un produit dépasse un certain seuil carbone, une alerte automatique déclenche une revue technique et une proposition d’alternative.

« Ces démarches montrent qu’on n’est plus dans la réaction, mais dans la maîtrise »
Apolline Herbinet

Les entreprises qui centralisent leurs données dans un système d’information intégré gagnent non seulement du temps, mais surtout en capacité d’action.

Grâce aux meilleurs pratiques intégrées directement dans les process de SAP ERP Cloud, les industriels qui ont digitalisé le suivi de leurs emballages peuvent désormais :

  • mesurer l’impact environnemental réel de chaque lot,
  • anticiper les taxes et ajuster leurs choix de matériaux,
  • et documenter automatiquement leurs déclarations réglementaires.

La conformité devient alors synonyme de fiabilité et de réactivité, deux valeurs clés pour les directions industrielles.

Et ce virage se traduit aussi dans la culture des ateliers.

Là où la conformité relevait autrefois du siège ou du service qualité, elle devient désormais un indicateur de pilotage opérationnel : un taux de recyclabilité à suivre, une alerte à gérer, une performance énergétique à améliorer.

« C’est cette continuité qui change tout. La conformité n’est plus un rapport en fin de mois : c’est un pilotage de tous les instants. » 
Apolline Herbinet

Conclusion

Dans l’industrie, les contraintes ne manquent pas.

Mais celles liées à la RSE et à la durabilité ont une particularité : elles forcent à mieux collaborer, mieux mesurer, mieux décider.

Derrière chaque emballage, chaque matière, chaque trajet logistique, il y a une donnée capable de raconter l’histoire complète d’un produit — et d’aider à l’améliorer.

La conformité n’est plus un obstacle : c’est une méthode de travail, un outil de rigueur, un catalyseur d’innovation.


« C’est souvent quand la réglementation pousse à se réinventer que naissent les plus belles avancées. »


« Et dans ce mouvement, la donnée devient le langage commun entre le terrain, les fournisseurs et la direction. »

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